J’ECRIS A L’ENCRE …
par , ,
popularité : 11%
J’écris avec l’encre bleue l’infini du jour qui s’étire et la caresse de tes yeux qui accompagnent mon chemin.
J’écris avec l’encre bleue tous les rêves qui me nourrissent et les folies que je libère de tous mes espoirs insensés.
J’écris avec l’encre mauve le souffle du soir léger qui danse jusqu’au matin et l’essence douce de la terre qui noie l’horizon de brume.
J’écris avec l’encre verte le parfum sombre de la mousse et la profondeur des forêts quand je m’y perds et je m’y noie.
J écris avec l’encre verte le silence grouillant de secrets des petits chemins buissonneux qui laissent mes pas en liberté.
J’écris avec l’encre rouge ma rage de vivre et d’aimer et la souffrance de mon cœur quand je vois ton sang se répandre.
J’écris avec l’encre rouge la violence de la vie qui vient, la violence de la vie qui part et qui nous ballotte sans douceur entre toujours et jamais plus.
J’écris avec l’encre jaune l’insouciance de mes pensées qui osent croire à la lumière et l’insolence de ton rire qui monte jusqu’aux étoiles.
J’écris avec l’encre jaune les galipettes, les jeux joyeux de tous les petits enfants qui se moquent du temps qui passe.
Bénédicte
J’écris avec l’encre mauve, le bruissement paisible des lavandes sauvages dans le matin doré de juillet retrouvé.
J’écris aussi la brume des peurs et des soupirs
et les fleurs de l’absence entre les tombes nues.
J’écris avec l’encre bleue,
tes regards de tendresse sur mes plages de vie,
nos ciels à l’infini,
et les flots éblouis par mes courses d’enfants
et mes châteaux de sable
quand j’allais vers 10 ans…
J’écris aussi la plume sur mon cahier neuf,
les pâtés écrasés dans le ventre des lettres
et la victoire des mots, enfin, qui me libèrent.
Avec l’encre Violette, j’écris ta Violette,
ta première complice,
petite fleur d’automne, ronde comme un soleil
qui s’est épanouie à la source de lait
jusqu’au printemps d’après…
J’écris sur ses sandales de femme vagabonde.
Avec l’encre grise,
j’écris sur les ardoises frémissantes et mouillées
de mon pays aimé,
j’écris la lumière des pavés, après la pluie d’été,
sous mes pas éperdus de gamine rêveuse,
j’écris la solitude des récréations,
la saveur éternelle d’un goûter maternel,
sous le regard livide de Ste Bernadette.
Avec l’encre verte, j’écris le déferlement
des prés ivres de mai,
ses bouffées de parfum et ses ailes secrètes
sa barque du silence ondulant sur mon rêve,
j’écris le grand sapin rejailli de l’hiver,
les yeux de mes amours, et leurs chants retrouvés.
Nicole
J’ECRIS A L’ENCRE …
D’un trait sombre de charbon de bois
J’écris les palabres de minuit
Elles résonnent dans le silence
Et le désert d’une nuit chagrine
Elles transcendent l’amour
Déposé au creux d’un sofa sans confort
Qu’écrire d’étincelant
Avec le voile flottant
Qui protège l’enfant au creux de son berceau ?
Qu’écrire de plus évident
Que la neige qui étincelle là-haut ?
Qu’écrire enfin couché dans mon linceul ?
Des mirages…des mirages…
Mes pensées d’aujourd’hui voyagent en bleu nuit
De la banquette capitonnée de ce train qui m’emporte
J’écris le calme au-dessus de la mer
Dans le bleu nuit de mes mots,
un petit air de volupté s’installe
et je vibre au rythme saccadé des vallons qui s’effacent et m’avalent
Tranquillement posé au-dessus du lac embrumé, tel un giclaton
J’écris en vert d’eau
L’insecte qui divague, qui drague,
Et fait pâlir d’ennui, l’œil glauque du crapaud
En ce jour de naïveté assumée
J’écris en rose mauve
Le sourire de la mariée.
T’as qu’à croire !
Dans les plis vaporeux de sa robe fripée
Un autre y écrira de quoi vous faire pleurer
J’écris en mauve rose
Des inventions cruelles qui agacent vos soirées.
Dominique