Les plus-values du circuit court Al’terre circuit
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Al’terre circuit a fait le choix d’une commercialisation directe entre des consommateurs de l’agglomération d’Arras et 8 producteurs locaux engagés dans l’Agriculture Paysanne
Un groupe d’adhérents a réfléchi sur les plus-values que produisaient ce circuit-court
Voici le fruit de son travail
Al’terre circuit fonctionne à Arras depuis une dizaine d’années. Sa mise en place et son fonctionnement relativement anciens, nous permettent aujourd’hui d’identifier trois secteurs de plus-value
des plus-value citoyennes
des plus-value sociales
des plus value écologiques
Ces trois secteurs correspondent aux 3 valeurs qui ont fondé notre circuit court alimentaire et qui nous tiennent lieu de référence pour le faire vivre.
Les plus-values citoyennes se caractérisent par
le dialogue direct (sans intermédiaire) entre producteurs et consommateurs.
Ce dialogue direct ajouté à la taille relativement petite des exploitations et aux choix techniques de l’agriculture paysanne (limitant les investissements lourds et les intrants) permettent
aux producteurs-paysans et aux consom’acteurs d’un territoire d’être co-décideurs de ce qu’ils entendent produire, consommer et dans quelles conditions ils entendent le faire.
aux producteurs de décider (au mieux des attentes des consommateurs) et
aux consommateurs de pouvoir connaître et évaluer les conditions sociales et écologiques de production.
Une transparence se fait par les contacts réguliers et les visites d’exploitations...
La confrontation et le dialogue entre producteurs et consommateurs pour construire et faire vivre le circuit court sont sources de cohésion sociale. Ils permettent :
des prises de recul par rapport aux préjugés (sur les agriculteurs ou sur les consommateurs),
de saisir les enjeux de société autour de l’utilisation de la terre, le respect de la consommation de fruits et légumes de saison.
Al’terre circuit est pour chacun des acteurs une source d’élargissement de ses représentations du monde et de ses connaissances dans des domaines aussi divers que l’économie, la connaissance des plantes, la cuisine...
Cette confrontation et ce dialogue entre producteurs et consommateurs dans la durée (plusieurs années) sont une formation à la citoyenneté :
une occasion de sensibilisation aux problèmes agricoles et économiques.
La participation à Al’terre circuit stimule l’envie de connaître et comprendre d’avantage les modes de productions agricoles dans le monde (participation à des formations sur l’agriculture paysanne, à des visites des fermes du circuit, à des ciné-débats, conférences sur le sujet... )
Elle donne la possibilité de choisir (et non subir) le modèle de société voulue.
On vient à Al’terre circuit parce que sensibilisé à un aspect du circuit court (qualité des produits, souci écologique, emploi rural...) et progressivement on découvre toutes les dimensions sociales, économiques, démocratiques et environnementales d’un modèle alternatif de production et d’échange.
Les plus-values sociales se caractérisent par
La revalorisation du métier de paysan (une place reconnue dans la société) cela passe par :
Une rémunération du travail de la terre à son juste prix1 pour permettre aux producteurs de vivre de leur métier de paysan .
inverser la logique destructrice d’emplois agricoles et ruraux (de l’agriculture industrielle), en une logique créatrice d’emplois locaux par une production agricole de proximité.
donner une plus grande autonomie économique aux producteurs : leur permettre de décider de leurs productions
Leur permettre de ne pas être tributaires des intermédiaires, des marchés financiers, du cours des matières premières ou des aides publiques (PAC...) pour survivre ou disparaître
des paysans fiers de ce qu’ils produisent pour nourrir une population locale (qu’ils connaissent) et fiers de faire vivre les paysages de leur territoire.
Cela passe par des exploitations à taille humaine (transmissibles notamment à des personnes non issues du monde agricole) et créatrices d’emplois de paysans.
Permettre aux consommateurs, lorsqu’ils achètent leur nourriture, de rémunérer directement le producteur pour son travail et non de rémunérer un capital .
Ils ne rétribuent plus les actionnaires de la grande distribution
mais permettent aux paysans-producteurs de vivre de leur travail sans dépendre de la pression des intermédiaires qui contribuent à la disparition des petits producteurs (en faisant baisser le prix du travail pour satisfaire les exigences de leurs actionnaires).
Avec les circuits-courts, le prix de la nourriture est moins dépendant du cours du blé à la bourse, de la pression des firmes agro-alimentaires, et des aléas des marchés financiers internationaux ou des aides publiques (PAC...).
Et, par surcroît, en respectant le cycle des saisons, les consommateurs profitent de produits frais et de saison, meilleurs au goût et à la santé.
Permettre aux citoyens de se nourrir
sans détruire les cultures vivrières et les équilibres écologiques nécessaires à la vie des habitants des pays du Sud.
en permettant la préservation de la planète (pas de transports longs, pas d’engrais chimiques, de pesticides, d’antibiotiques et d’additifs en tout genre comme les conservateurs)
La plus value sociale contribue à permettre aux hommes de vivre sur leur territoire et à le dynamiser. Les petits paysans, pratiquant la vente directe, sont les acteurs principaux de la revitalisation des territoires ruraux. Ils participent, à travers leurs activités, à la vie de ces territoires.
Les plus value écologiques se caractérisent par
La limitation de la pollution de la planète
en réduisant aux maximum les distances de transport (économie d’énergie, limitation de l’effet de serre) => lieu de production le plus proche possible des lieux de consommation
en supprimant des intermédiaires
en pratiquant une forme d’agriculture paysanne respectueuse de l’environnement (agro-écologie) : protection des sols, limitation des intrants qui ne proviennent pas de leur exploitation (pesticides, apports de l’industrie chimique.... ).
Les agriculteurs-paysans, restant sur le territoire, contribuent à modeler un paysage vivant et diversifié (lutte contre l’érosion des sols, haies, bio-diversité...)
Passer d’une agriculture industrielle, voire hors sol, pour aller vers une agriculture plus écologique voir « bio ».
Les circuits courts s’inscrivent dans une démarche pour initier une société plus citoyenne, plus juste et respectueuse de l’environnement.
Ils intègrent 3 dimensions complémentaires
la dimension citoyenne (permettant l’exercice de la démocratie directe producteurs-consommateurs dans les prises de décision.)
la dimension sociale créatrice d’emplois agricoles locaux
la dimension écologique limitant les transports et les pollutions chimiques
Les circuits courts rendent aux habitants d’un territoire, une souveraineté alimentaire. Leur plus value principale est qu’ils répondent aux besoins de cohérence entre des exigences démocratiques, socio-économiques et écologiques. Et c’est sur cette plus-value principale qu’il convient de les penser, de les faire vivre et de les évaluer.