Un écho d’une belle aventure
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Il y a l’idée qui jaillit d’un grand rêve de Paul : Atelier d’Ecriture chez Bénédicte et François
La nature et les mots,
et leurs parfums mêlés…
Bâtir quelque chose avec des gens qu’on aime
et puis habiter tous les deux des oasis de plaisir,
pour le temps d’après 60 ans,
pour nourrir la tendresse et nos jardins de vie…
Et il y a ce cadeau fou de nous dix,
épaule contre épaule,
dans le silence émouvant d’un matin.
Il y a ces quatre jours
palpitant de nos pages blanches effleurées
de nos crayons tout neufs
ou trop longtemps meurtris dans la nuit de nos solitudes.
Il y a toute cette humanité
qui, en nous, s’est désaltérée, multipliée,
et qui s’embrase de l’incroyable défi
d’aller ensemble encore plus loin,
encore plus près, épaule contre épaule.
Et il y a ces textes de moi, nés dans le souffle de cette aventure.
40 ans et des poussières…. Mais qu’avez-vous fait pendant tout ce temps .. ?
J’ai fait l’enfant sage, pour qu’on m’aime un peu,
Et puis des efforts, pour qu’on m’aime encore.
J’ai fait mes voyages les plus lumineux,
Sur un tapis d’herbe et de boutons d’or.
J’ai fait des bêtises, au fil des jeudis,
Et puis j’ai eu peur de mes fantaisies.
J’ai fait des années, pour que l’heure sonne,
De vivre au pays des grandes personnes.
J’ai fait des clins d’œil, des lettres d’amour
Et des ribambelles de jours, de toujours
J’ai fait des gâteaux, à la croûte brune
Et tant de baisers, que le temps consume….
J’ai fait des enfants pour qu’ils me ressemblent
Et puis des adieux d’une main qui tremble
J’ai fait quelques rimes avec mes folies,
Et de mes silences, quelques chants jolis.
Mon prénom
Ma mère m’a souvent raconté combien elle fut outrée, à ma naissance, d’entendre mon grand-père s’exclamer, en apprenant mon prénom : « Nicole, ni cravate ». Cela la choqua d’autant plus qu’elle avait choisi ce prénom parce qu’il était « distingué »
Quand j’étais enfant, « Nicole » ça me semblait quelconque et petit, comme moi, peut-être, comme ma famille et sa maison sans façon de la route de Doullens, avec ma vie dedans, ordinaire.
A 10 ans, j’aurais voulu m’appeler « Christine », peut-être à cause de la rime avec « aubépine » et « colline » dont je commençais à aimer les bosquets, ou bien à cause du Christ, qui m’appelait inlassablement à le suivre, dans les couloirs de l’école Jeanne d’ Arc ?
A 15 ans, je rêvais d’entendre une voix m’appeler « Isabelle », sans doute, pour ce « belle », qui s’accroche à vous toute la vie, et peut permettre d’être d’emblée reconnue.
Et puis, emportée par la vague des matins, aimée pour moi-même, j’ai fini par apprivoiser ces 3 syllabes qui me désignent, les prenant par la main, avec une indifférence complaisante.
Jusqu’à ce petit événement, qui m’a révélé, il y a 4 ou 5 ans seulement, la clé de « Nicole ».
J’ai découvert, dans un dictionnaire étymologique des prénoms, que « Nicole », venait du grec « niké » : « victoire » et « laios » : « peuple » : « La victoire du peuple ! »
Alors, s’est éclairci mon chemin…
Avec une telle empreinte de départ, comment aurais-je pu faire autrement que de m’engager à 18 ans, dans une formation d’éducatrice spécialisée, afin de sauver le peuple des éclopés, comment pouvais-je finir ma vie , avec un autre compagnon que Paul, militant acharné de l’éducation populaire ?
Ce prénom, choisi sans moi, il y a plus de 60 ans, je le regardais enfin dans les yeux, éclairé par mes propres étoiles, et je décidais de le faire vraiment mien.
Nicole