Je me teste

Retour en Forez 1
dimanche 11 août 2013
par  Paul MASSON
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Le 29 juillet 2013 :

Le car de Saint-Etienne à Montbrison me laisse à l’entrée de Moingt. Il est 17 heures, mon voyage à pied commence. Je cherche à m’orienter, emprunte une fausse piste le long de la Nationale, fait demi tour. J’avance dans la petite ville de l’agglomération montbrisonnaise collée aux pieds des monts du Forez. Je regarde l’urbanisation de ces lieux traversés quarante cinq ans plus tôt. Les maisons, construites d’après guerre à nos jours coexistent assez bien avec les corps d’anciennes fermes restaurées et aménagées qui rappellent l’origine rurale de ce territoire. Plus je m’éloigne du centre, plus les constructions récentes de maisons individuelles grignotent les terres agricoles et enlèvent au décor son caractère propre. Et plus augmente également le nombre des pâtures qui résistent à l’urbanisation.

Je me renseigne pour rejoindre Lézigneux, la commune qui me conduira à Valensanges.
"Vous allez à Compostelle ?" me demande-t-on.
Un cycliste me salue : "Bonjour pèlerin !"
Un chemin de Compostelle passe à proximité

Au cours de cette première étape, une préoccupation distrait mon observation : la crainte de me perdre. Ma carte, peu précise, indique neuf kilomètres et demi de Moingt à Valensanges par la route. Par les chemins, la distance doit être inférieure. Pour rejoindre le gîte où je dois souper et dormir, je dispose de deux heures et demie. J’ai le temps....si je ne me trompe pas.
Mon sac bien arrimé sur les épaules, j’attaque la montée. Pour moi, un périple d’une semaine à pied de gîtes en chambres d’hôtes avec l’ensemble de mes bagages sur le dos est une première. Aussi, j’écoute, avec une attention légèrement anxieuse, mes réactions physiques. Ce soir, sur trois cents mètres de dénivelé, je me teste.
Je longe un temps la route départementale. Moins agréable que d’éventuels raccourcis, elle est plus sûre. Plus j’avance, plus je me conforte dans l’idée que je suis dans la bonne direction. A Lézigneux, je cherche à me faire confirmer le chemin pour Valensanges par la boulangère. La sympathique dame m’indique où démarre la coursière qui me permettra d’éviter la route. Mais sa réflexion : "Je ne voudrais pas que vous disiez que c’est de ma faute si vous vous perdez" n’a rien de sécurisant.
Comme elle me l’a indiqué, je prends le petit chemin qui monte à droite après avoir franchi la rivière. C’est un très bon choix. Pendant une grande partie du trajet, sur ma gauche, j’ai une vue ouverte et très étendue : en contrebas Montbrison, la bute de Saint Romain-le- Puy et toute la plaine du Forez ; plus loin, les monts du Lyonnais et même plus à droite les monts du Pilat. Le paysage, coiffé de nuages blancs flottant dans le ciel bleu, dans l’ensoleillement de cette heure avancée de la journée, est magnifique. Une brise légère enlève l’effet étouffant de cette chaude journée d’août. Ma peau et tout mon corps respirent. Cela fait une heure et demie que mon voyage a commencé et j’ai un avant goût des plaisirs que je viens chercher entre le ciel et la terre.


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