Protège-nature en Périgord

Les aventures d’autres protège-nature aux fins fonds du Périgord
mercredi 13 août 2008
par  Bénédicte DUPUIS
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Dans un autre petit village, à des kilomètres et des kilomètres de là, près de Montignac, vivaient d’autres compères qui avaient la même curiosité et le même amour des belles choses de la nature. Ils avaient aussi le même désir de la protéger.
Trois d’entre eux s’appelaient Edgard, Sylvette et Théa. Ils habitaient en haut de la colline, à la lisière de la forêt, à quatre kilomètres du village.
Ces compères là connaissaient bien les autres compères et c’est en rentrant chez eux, ce beau vendredi de février, que Théa s’écria, juste avant d’arriver à la maison :
« Regarde, un renard ! »
Sylvette eut juste le temps de tourner la tête, mais comme elle conduisait la voiture, elle ne put voir que la grosse queue touffue qui disparaissait dans les fourrés. Elle pensèrent immédiatement à Arthur et à son amour particulier pour les renards.

***

La quatrième compère qui s’appelait Filou aimait le côté sauvage de la nature mais en même temps, quand elle se trouvait seule, au beau milieu de la forêt, elle n’était pas très rassurée.
Un jour, elle décida de vaincre sa peur et partit seule la nuit dans les bois, à la rencontre des sangliers, car ils étaient nombreux dan les environs. Il fallait voir comment ils avaient creusé et gratté la terre dans tous les prés alentours.
Filou fit quelques centaines de mètres et se figea. Tout près d’elle, elle entendit un grand remue-ménage de broussailles et de branches écrasées, accompagné de grognements inquiétants, mais elle ne voyait rien dans l’obscurité des sous-bois. Son courage du début l’abandonna soudain et elle rebroussa chemin en prenant ses jambes à son cou.

***

Ce jour là, Edgard avait décidé de ranger son atelier car un bazar incroyable s’y était accumulé. Il déménagea dans un coin une pile de vieux cartons. Quand il arriva tout en bas de la pile, il entendit remuer légèrement. Il souleva délicatement le dernier carton et découvrit un gros hérisson. Visiblement, il avait fait là sa maison et Edgard n’eut pas envie de le déloger. Il le recouvrit de cartons qu’il venait d’enlever, ne sachant pas ce qu’il allait faire.
Le lendemain, il retourna voir discrètement à cet endroit. Le hérisson avait plié bagages. Il avait compris tout seul qu’il serait plus tranquille ailleurs, sous quelques tas de bois, tout près de là.

Une autre fois, il était en train de planter de l’ail et des oignons dans le potager. La saison de la chasse n’était pas encore terminée. C’était juste avant le printemps. Il vit passer sur le chemin, à toute berzingue, un quatre-quatre de chasseurs comme cela arrivait souvent malheureusement car ces chasseurs là ne savait chasser qu’en voiture.
La colère d’Edgard ne dura pas longtemps car, poursuivant le quatre-quatre, courait, à tout berzingue, un sanglier…

***

Un soir, en se rendant au village, Sylvette vit passer tranquille un jeune cerf, un daguet, comme on les appelle. Il traversa la route, grimpa un peu plus haut sur le talus et regarda sans crainte dans sa direction, tout en frottant sa tête et ses jeunes bois naissants contre le tronc d’un arbre. Puis, toujours aussi tranquille, il continua à grimper sur la colline.

Dans la maison de ces compères là et dans les près voisins, il y avait, en plus du hérisson, beaucoup d’animaux familiers : quatre chats : Nala, Tiwi, Salsa et Togo. Sept poules : Aglaé, Hortense, Pénélope, Roussette, Prunelle, Cardamine et Primevère et deux petits coqs : Vidocq et César. Quatre juments : Prisca, Utopie, Galaxie et Gladis et un âne Aristote.
Tous ces animaux faisaient bon ménage. Souvent Aristote taquinait vraiment trop Galaxie ou Utopie et recevait en échange de grands coups de sabots dans les naseaux. Mais cela ne l’empêchait pas de recommencer cinq minutes après à lui mordiller la crinière.
Parfois une poule se mettait à courir après le chat qui prenait ses pattes à son cou.
Mais chaque fois que Sylvette s’occupait des plate-bandes de fleurs ou des petits murs de pierre séchée, elle était entourée de tous ces animaux, les chats qui dormaient, les poules qui picoraient entre les pattes des chevaux.
Nicole


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