Retours de lectrices et lecteurs

vendredi 2 décembre 2022
par  Paul MASSON
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Après avoir lu mon livre,

- quelques personnes m’ont envoyé leurs réactions,

- Lucien Petit qui a animé la présentation au LAG de Liévin, présente son Conducteur d’interview

Sophie lectrice du manuscrit le 19 juin 2021.

En fait ce que je trouve très bien dans ton livre, c’est qu’il évite les deux écueils qui seraient :
- une histoire purement chronologique ("de l’histoire") qui acterait le déclin institutionnel
- une histoire "émotionnelle" qui dirait : "c’était formidable, dommage que cela n’existe plus guère"

C’est pourquoi il me semble particulièrement important de montrer comment la démarche se réinvestit dans les mouvements actuels, d’ailleurs pas forcément explicitement. Cela montre aussi la valeur de cette démarche, indépendamment du nom et du contexte, à des échelles variées.

Cela donne vraiment des outils aux lecteurs pour réfléchir et comprendre.

* * * *
Christian le chroniqueur

J’ai reçu ton livre par La Poste et l’ai lu dans la foulée en 24 heures... félicitations pour le travail accompli. Il ne suffit pas d’avoir "œuvré" dans l’éducation populaire pour en parler comme tu le fais dans cet essai, à la fois historique et analytique.

J’ai appris énormément de choses, me rendant finalement compte, au fur et à mesure de ma lecture, que je ne savais pas grand chose sur le sujet, à part quelques notions floues qui se répètent un peu partout sans qu’on aille vraiment les vérifier. Bravo, c’est de la belle ouvrage et j’espère que tu parviendras à faire connaître ce livre au-delà du cercle des initiés de l’éducation populaire.
J’ai vu sur ton site que tu allais le présenter à différents endroits (Lille, Paris, Saint Étienne...)

En te lisant, beaucoup de questions me sont venues que je te liste :

  • l’éducation populaire est-elle une spécificité française liée à 1789, à la république et à la laïcité ? Qu’en est-il chez nos voisins européens, aux États-Unis, en Asie, dans les pays "communistes" ?
  • peut-on dater les débuts à la Révolution ou lors de la création de la Ligue de l’enseignement (que tu nommes le premier mouvement d’éducation populaire) en 1866 ?
  • peut-on dire que l’apogée de l’éduc pop serait la période d’après 1945 (vu le nombre important de mouvements qui se créent ou se développent) ? Et dans ce cas, n’est-ce-pas grâce à l’État providence des trente glorieuses... qui subventionnait sans trop de contreparties, laissant chaque mouvement libre de ses projets, ce qui ne fut plus le cas après les chocs pétroliers des années 70 où l’on voit une sorte d’instrumentalisation qui se met en œuvre pour des associations des prestataires de l’État ou des collectivités locales ?
  • l’éducation populaire ne s’est-elle pas alors trouvée en "concurrence" avec d’autres lieux où les citoyens peuvent se regrouper, échanger et apprendre (la massification de l’enseignement, l’avènement des médias modernes, l’individualisation de la société avec à la fois le côté individualiste-consommation de la société mais aussi avec une plus grande recherche d’autonomie des personnes dans leur parcours de vie ?
  • quant aux formes actuelles de luttes émancipatrices dont tu parles (ATTAC, #Metoo, lutte pour le climat...), relèvent-elles encore de l’éducation populaire dans la mesure où elles utilisent d’autres formes d’affiliation et de lutte, en particulier les réseaux sociaux qui n’ont pas grand chose à voir avec les groupes de base dont tu parles comme d’un des modes de faire propre à l’éducation populaire ?

Tu vois, ton livre me renvoie à plein de nouvelles questions... ce qui est plutôt positif...

Merci encore, et encore bravo !

Christian parle de cet ouvrage dans sa chronique L’arbre aux oiseaux

* * * *
Jacqueline

Je viens de terminer ton livre. Je l’ai trouvé très intéressant et agréable à lire. Beau papier, typographie claire et les illustrations viennent aérer le texte. Le propos illustre parfaitement le titre : tu montres bien comment les mouvements d’éducation populaire naissent, se développent puis s’affaiblissent en fonction du contexte politique et surtout socio-économique, pour renaître sous d’autres formes. Le vocabulaire est précis et l’ensemble très pédagogique. Je trouve particulièrement intéressant, à la fin, d’indiquer ce qui se rapproche de l’éducation populaire dans les mouvements actuels qui ne s’en réclament pas.

* * * *

Bernard

Salut, Paul ! Voici mes impressions sur ton livre :

Ce que je retiens
Ton livre est dense ! J’y vois à la fois une recherche très documentée et ton témoignage d’acteur, engagé depuis très longtemps dans l’éducation populaire (EP).

Je pense avoir compris ta démarche.
Quand tu “interroges l’Histoire”, c’est bien pour repérer les caractéristiques de l’éducation populaire émancipatrice “dont nous avons besoin (...) pour faire vivre la démocratie” (cette notion étant le leitmotiv) (Avant-propos)
Après avoir analysé différentes expériences successives depuis 1789, tu consacres plusieurs pages aux luttes féministes actuelles, avant de proposer de nouvelles bases pour refonder une nouvelle éducation populaire émancipatrice.

Ceci dit, après cette lecture, j’avoue ne pas voir encore très nettement ce qu’est l’éducation populaire :
- un domaine d’activité (= au sens Bourdieu, un “champ” traversé par différents acteurs) ?
- un mouvement social ?
- une démarche ? (cf. pp. 75 à 89)

Quelques remarques
Compte tenu de ta démarche, j’aurais aimé que tu en dises plus sur 2 types de courants :
- les courants laïcs (cf. la fréquence aujourd’hui des débats sur la place de la laïcité à l’école publique, héritée de J. Ferry)
- les courants liés au Mouvement Ouvrier (pourquoi écris-tu que l’éducation politique a été “un essai manqué” ? et que Mai 68 n’a été qu’un “interlude” ? donc sans profit pour l’éducation populaire émancipatrice ?)

Autre étonnement  : alors que (sans surprise vu ce que je sais de ton positionnement politique) les idées progressistes sont au cœur de ton livre et que tu utilises parfois un vocabulaire marxiste, est-ce la notion (consensuelle mais à mon avis, insuffisante) de démocratie que tu proposes comme finalité ?

Voilà, Paul ! A bientôt d’en reparler !

* * * *

Christian militant d’éducation populaire, compagnon d’engagement de Paul à Culture et Liberté, lui soumet ses réflexions sur son livre.
Je vous les livre


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conducteur d'interview
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