Le livre des Cévennes

vendredi 3 juillet 2020
par  Paul MASSON
popularité : 20%

Le livre des Cévennes [1] regroupe 10 livres et écrits d’André Chamson un académicien, résistant, profondément marqué par la culture montagnarde, protestante et résistante des Cévennes. [2]
Il restitue le milieu, la culture, l’histoire et les changements de ce coin au sud-est du Massif Central situé près du mont Aigoual et de Le Vigan.

L’Aigoual (25 pages) rapporte des souvenirs de ballades d’enfant et de jeunesse de l’auteur dans « sa » montagne.

- Les quatre éléments (50 pages) s’appuie également sur des souvenirs de jeunesse de l’auteur. A travers 4 histoires, Chamson donne un aperçu de la culture locale qui l’a formé.
Le pouvoir des mots met en avant le conflit des « parler » dans ce coin de France ou la langue Occitane est encore vivante au 20ème siècle.
- Dans L’ennemi, il est question de la rivalité et de la connivence entre deux enfants. Tous deux sont sensibles au charme de la nature et de la vie montagnarde. Mais ils sont également rivaux et ne doivent pas se fréquenter car l’un, l’auteur, est protestant et l’autre, le rival, est catholique.
- La bête blanche traite de l’instinct chasseur des grands enfants, et
- L’étrangère de l’éveil sexuel de jeunes hommes dans ce milieu.

Ces textes nous permettent de percevoir les émotions vécues par André Chamson enfant dans ce milieu proche de la nature Cévenole.

Roux le bandit (70 pages) restitue une veillée villageoise où un conteur local raconte l’histoire de Roux le bandit, ce gars du pays qui, appelé en 1914, décide de fuir dans la montagne pour ne pas partir à la guerre. Le temps de cette veillée, nous suivons l’évolution du jugement des villageois face à ce « déserteur ». « Ce garçon a fait quelque chose qui n’est pas bien » « Ce garçon-là n’est pas honnête. » (p 90) Roux finira par aller en prison et, aux yeux des villageois, progressivement, le bandit apparaît comme un type bien, qui va au bout de ses croyances religieuses. « Tu ne tueras point ». A la fin de la veillée, c’est la gène qui naît dans l’assemblée lorsque le village se raconte l’histoire de Roux le bandit.

Les hommes de la route (110 pages) est un roman du terroir. Il traite de l’évolution de la société montagnarde avec l’arrivée de la route à travers la montagne. Combe et Audibert quittent leur travail à la ferme pour aller construire la route. Le roman nous fait vivre la mutation qui, en deux générations, va voir mourir une forme de vie campagnarde dans laquelle l’argent était presque inexistant et voir se développer la ville autour de l’usine - ici, une filature -. On suit cette mutation à partir de l’évolution des désirs de ces deux hommes et d’Élise et Anna, leurs épouses respectives.

Le crime des justes (76 pages ) est plus d’une nouvelle qu’un roman.
Nous faisons connaissance avec le « conseiller », ce notable qu’on consulte pour son intégrité. Une intégrité s’inscrit dans l’histoire de sa famille reconnue et respectée depuis plusieurs générations. Un événement, qui peut remettre en cause cette respectabilité, intervient dans la grande propriété familiale gérée sans domestique. La famille fait face et garde son image d’intégrité et de justice aux yeux des gens du village, mais quelque chose ne fonctionne plus dans la famille.

Histoires de Tarbusse (67 pages) Tarbusse est une personnalité locale qui a laissé un souvenir très vite transformé par l’imagination villageoise. Les histoires de Tarbusse rendent compte d’évènements locaux avec Tarbusse. Mais on ne sait plus, en écoutant l’histoire, ce qu’il en est de la réalité des faits et de ce qui relève de l’imaginaire.

Adeline Venician ( 78 pages ) L’histoire de la vie brève d’une jeune fille qui confondit son rêve et la réalité, qui rêva sa vie réelle, qui vécut son rêve. L’histoire d’une folle revisitée par l’imaginaire de l’auteur dans laquelle l’influence de la culture Cathare n’est pas absente.

L’auberge de l’abîme (110 pages) Un court roman. A la fin des guerres napoléoniennes, un officier traverse le pays. Les paysans sont las des guerres.... et… suspens.

Le chiffre des jours (280 pages) Une autobiographie des 14 premières années de l’auteur (de 1900 à 1914). On découvre la vitalité du jeune André Chamson, son rêveur de père et les déboires familiaux qui en résulte. La vie à Alès, puis au Vigan. L’influence du protestantisme est particulièrement bien rendu à travers le personnage de la grand-mère « méthodiste », pétrie de culture biblique. Le découpage, par les enfants, du village en deux territoires chacun affecté et défendu autour des deux écoles : Publique pour les protestants, privées pour les catholiques qui permettent de structurer les rivalités enfantines.

Retrouvez les chroniques littéraires


[1Édition France Loisirs - 2003

[2né à Nîmes 1900, mort à Paris en 1983


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