Du neuf… trop neuf…

Suite de la chronique « Un plus au débat »
mercredi 21 février 2007
par  Paul MASSON
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Au moment où le politique est discrédité, au moment où les citoyens désertent les urnes, et où la concentration des pouvoirs dans les mêmes mains fait craindre des heures sombres à la démocratie , un phénomène nouveau est en train de naître sous nos yeux sans que nous nous en apercevions. Les grands moyens de communications le passe sous silence, pourtant, une ébauche de démocratie renouvelée prend corps.

Octobre 2004, 200 personnes lancent un « appel pour un NON de gauche, Européen et antilibéral ». Ils appellent à résister. Ils seront entendus, la résistance s’organise. Le vote du traité constitutionnel européen, qui devait être une formalité de « procédure démocratique », provoque échanges riches et argumentés, réflexions et recherches de sens. Des milliers de militants associatifs, syndicaux, politiques, de simples citoyens, vont s’informer, informer, organiser des débats. Leurs actions modifient la donne. Le « non » est majoritaire au référendum. A cette occasion, une force politique Européenne et antilibérale est née.
Cet acte de résistance initial n’est pas un feu de paille. Dès juin 2005, un peu partout en France se créent des « collectifs unitaires ». Ils rassemblent des militants de différents partis (communistes, extrême gauche, socialistes, verts,…), des militants associatifs, des altermondialistes, des libertaires. De simples citoyens s’y joignent. Sans schéma préétabli, dans la passion, l’exaltation, l’hésitation, la réflexion, l’échange, un projet se construit. Au cours de l’année 2005-2006, un espoir naît, et avec lui, la crainte de nouvelles déceptions. Mais le travail avance, un programme de 125 propositions de gouvernement prend forme. Il est publié par la fondation Copernic .

Les appareils de Partis stopperont l’espoir d’une victoire d’un candidat unique porteur de ce projet alternatif antilibéral. Après Arlette Laguiller, candidate de Lutte Ouvrière, Olivier Besancenot, candidat de la LCR, Marie George Buffet présente sa candidature pour le Parti Communiste. L’aspiration à une campagne présidentielle alternative dans sa logique, dans sa finalité et dans ses méthodes semble enterrée. L’ordre règne de nouveau sur la vie politique à gauche comme à droite. Les médias avaient donc raison !? les jeux étaient-ils faits avant !? la seule marge de manœuvre serait de limiter les dégâts, freiner la dérive autoritaire d’un Sarko aux dents longues !? Pour les problèmes sociaux, la misère, l’avenir de la planète et de nos enfants ? ça attendra.

Mais le mouvement n’est pas mort. Le 6 janvier, des « électrons libres » lancent un nouvel « appel » : « José Bové peut et doit être le candidat de l’alternative à gauche ». Entre le 6 et le 20 janvier 2007, cet appel aura 30000 signatures. Le 1er février, sans l’appui d’aucun appareil, José Bové répond à l’appel. Le candidat choisi n’appartient à aucun Parti, c’est un militant qui conduit des actions de terrain non violentes, il a goûté à la prison pour ses idées, c’est l’anti-homme politique que rejettent les citoyens.

La candidature Bové c’est la ré-appropriation de la politique par les citoyens, la recomposition de l’approche du politique, c’est l’espoir d’une nouvelle forme de démocratie qui prend corps.


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