retour de campagne

après le 29 mai 2006
lundi 8 janvier 2007
par  Paul MASSON
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C‘est avec insouciance que quelques généraux partent à la bataille.
Ils paradent légers sur les plateaux télé,
car pourquoi informer, la victoire est acquise, le bon peuple est stupide, il ne peut pas comprendre un texte aussi complexe pensé pour initiés.
Se montrer, bavarder, tient lieu de politique. Les banalités fusent, les journalistes approuvent, y donnent un peu d’éclat, la phrase répétée tient lieu de vérité.

Un vieillard décati attendant la victoire qui saurait lui donner une nouvelle gloire.
Giscard, c’est son nom, se voyait président d’une Europe fleuron d’une OMC montante. Il démarre en premier une morne campagne et de tous les parleurs ne fut pas le moins bon.

Mais le peuple commence à vouloir comprendre. L’infanterie des journalistes est envoyée au front. Braves petits soldats, formés, bien formatés, ils vont fleur au fusil, nouveaux conquistadors pour une juste cause. Ils défendent l’Europe, la civilisation, la responsabilité, la raison,…
Enfin, le bon sens, la seule option possible.

La résistance existe, mais elle est limitée.
Les éditorialistes interviennent à leur tour.
Ce sont de bons chasseurs, ils ajustent leurs cibles, ils visent ceux qui sortent de la pensée unique.

Maintenant les médias se sont mobilisés.
Ils tirent dans tous les sens, flinguent tout ce qui pense. Les armes sont multiples :
peur, intimidation, sondages, fausses nouvelles. Quand la guerre est complète, un temps ils croient gagner.

On renforce les lignes, appelle les alliés pour venir soutenir la lutte contre le peuple
Ce peuple égoïste, ignare, revanchard, nationaliste même. Comme en 89, la noblesse apeurée mobilisait l’Europe derrière ses privilèges, les élites s’allient pour unir leurs efforts contre un peuple indocile qui ne veut se soumettre.
Barroso, Schröder, Zappatero, leurs oriflammes flottent dans le ciel de France.
Strauss Khan est soutenu par un Schröder jeté dans son propre pays

« Sortons la vieille garde » suggéra l’un d’entre eux. Delors, Simone Veil, allèrent de leur couplet. L’abbé Pierre intervint – celui là est des leurs - De sa retraite même Jospin réapparut. Mais ils avaient vécu et seuls quelques anciens écoutèrent leur chant.

« Envoyez les fantômes » lança un général . Sur le champs de bataille l’ombre sombre des morts est jetée en pâture.
De Gaulle, Mitterrand, Monet, même Jaurès . Les morts restent muets. Ils n’ont pas de message pour cette mascarade.

Les généraux s’affolent.
Delors a déserté. Sarkosy, c’est tout dire, abandonne soudain le plateau de télé.
Le général en chef se montre plusieurs fois, s’adresse aux indécis, essaie auprès des jeunes…mais son discours est vide.
Le peuple ne croit plus cet homme discrédité par tant de fourberies et de fausses promesses.

Les médias font mousser quelques derniers ténors, mais même eux n’y croient plus,
et les ondes transportent le vent de leur mots creux.

Le 29 mai au soir, le défaite est totale.


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