le voyage à Brest

lundi 8 janvier 2007
par  Paul MASSON
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Un ciel bleu où flottent quelques cumulus paisibles, les grues du port, la rade de Brest immobile, le calme de ce début d’après midi,…. j’attends le train du retour. Chacun a du rejoindre son chez soi, sa famille, ses soucis personnels, les contraintes et les joies familiales,…la solitude, peut être pour certains ? Je ne sais pas, j’imagine.

Je les connais très peu les membres de ce groupe que je viens de quitter, et pourtant, je m’y suis attaché. Des visages, des attitudes me reviennent, j’interprète, j’extrapole, je projette peut être !? :
La tête ronde de Geneviève, son regard concentré, l’esprit en recherche. Marie Pierre, une ancienne de « Culture », tendue : sa bonne fée l’invite à cueillir les bonheurs quotidiens, mais les injustices de la vie et du monde lui donnent envie de mordre et de lutter. Le visage gracieux, souriant de Christine, cette mère de famille expérimentée et attentive a gardé l’espièglerie de son enfance. Les yeux clairs de Noémie, son intelligence éveillée soucieuse de découvrir encore et toujours, le visage de Nathalie : Elle ne semble pas complètement revenue de l’existence d’une association qui cherche à faire vivre ce qu’elle attendait : du printemps dans l’aventure.

Robert est un fruit d’automne, gorgé des saveurs qu’il a distillées pendant son existence. Il a éprouvé l’excitation du sport, la sensualité des exercices intellectuels, senti l’odeur de l’effort, éprouvé l’émotion partagée dans la lutte. Son corps et son esprit s’en sont nourris, au point qu’il craint que sa vie de retraité ne soit pas assez longue pour qu’il puisse faire partager les nuances et les finesses de ce qu’il a connue. Vendredi, il a du nous quitter « pas trop tard, pour retrouver le cadeau reçu en mariage 50 ans plus tôt ».

L’autre Christine n’a participé qu’au bilan d’une formation qu’elle n’a pas pu suivre. Elle m’a reconduit à la gare. Ses mots, ses gestes, le ton de sa voix, disaient sa déception. Aussi, est-elle bien décidée d’être de la prochaine étape, actrice dans ce mouvement que d’autres ont enclenché sans elle.

Soize, toujours sur le départ et toujours là, très présente - Faut dire qu’il y a longtemps qu’elle est là dans la position stratégique de secrétaire, au cœur des turbulences - Elle n’a pas encore trouvé le moyen de continuer de participer au projet de « Culture » qui la stimule et d’élargir son horizon professionnel et personnel.

Manu était à la gare à mon arrivée. Il m’attendait. Nous avons vécu ensemble il y a 5 ans une formation aux « démarches participatives », occasion d’échanges et d’ouverture d’esprit. J’ai connu en même temps le camarade jovial et amuseur, et le militant soucieux de faire vivre sur Brest un projet militant dans une période troublée.
« On va poser tes affaires à l’hôtel et tu viendras manger à la maison »
J’y retrouve Delphine, svelte, vive, épanouie. Je découvre Clara leur fille de huit mois. Elle jette quelques regards vers moi, échange des coups d’œil avec maman, avec papa, comme pour s’assurer qu’il n’y a pas de danger, et me voilà adopté. Un bon accueil, une agréable soirée où je partage un temps le quotidien d’une famille heureuse.

J’ai rencontré Valérie de loin en loin à l’occasion de rencontres nationales. Progressivement, j’ai découvert, sous sa modestie, la rigueur, le dévouement, et la constance d’une femme. Des qualités qui, si elles sont mis au service d’une organisation, lui permettent de durer, de passer les épreuves.

A travers les visages et les personnes, je rencontrais aussi une association. Au-delà des visages et des personnes, je renouais avec l’histoire de Culture et Liberté. Mes rapports à Manu, Valérie, Soize, Marie Pierre et les autres sont nourris de l’attachement qui m’unit au mouvement. Pendant 15 années, à distance, j’ai suivi l’évolution de Culture et Liberté Brest. Sa création, ses structures, le profil de ses militants, leur relative jeunesse, ne correspondaient pas aux schémas types des associations que je fréquentais. Pendant 15 ans, dans des lieux différents, nous avons lutté, eux à Brest, moi et d’autres à Arras, ensemble « au National » pour faire survivre des associations moribondes, garder allumée la petite flamme de l’éducation populaire quand la réponse aux commandes publiques et la loi du marché étaient l’Alpha et l’Oméga de toute pensée associative. Dans la tourmente des années 90, lorsque las je doutais d’une victoire possible, l’existence de Brest était une lueur d’espoir. Aussi, l’invitation de Valérie et Manu de venir à Brest pour aider à construire un nouveau projet était pour moi, une joie. Cette joie n’a pas été déçue.

Mon voyage à Brest est terminé, quelque chose s’est passé, …..


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