Demain ça sera vachement mieux

vendredi 11 décembre 2015
par  Christian LEJOSNE
popularité : 18%

« Les experts sont d’accord sur le fait que l’humanité s’expose à des catastrophes irréversibles si l’on ne parvient pas à limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle » (1) peut-on lire dans la presse à l’occasion de la COP 21 réunie à Paris. Lisant cela, nous ne savons que faire, nous nous sentons démunis et impuissants. Ce que je lisais dans mes journaux écolos des années 70 et pour lesquels on me prenait pour un drôle de zozo a fini par gagner les médias et mobiliser les élus nationaux. Mais peut-on vraiment compter sur eux ?

Partant du principe que les plans catastrophes ne donnent pas les moyens d’imaginer comment jeter les bases d’un monde nouveau, Cyril Dion s’est associé à Mélanie Laurent pour réaliser Demain, un film documentaire (2) qui soit le « récit décrivant ce que le monde de demain pourrait être  » (3) en allant à la rencontre de personnes ayant pris les devants en s’engageant dans une nouvelle voie. Ce documentaire vise à nous faire croire à une fiction qui pourrait se substituer à celle du progrès en laquelle plusieurs générations d’humains ont cru (avec toutes les conséquences négatives que cela a généré). Ce nouveau monde, ils nous montrent qu’il existe déjà, en nous mettant au contact de chercheurs, d’agriculteurs, de chefs d’entreprise, de personnels municipaux, d’élus locaux qui ont mis en place, parfois depuis de nombreuses années, des alternatives globales et stimulantes pour vivre ensemble et travailler autrement. Voilà ce qu’en dit Cyril Dion « A tous ceux qui croient qu’il n’y a pas de solutions face au vide politique, que la démocratie est mourante, qu’il n’y a pas d’autre choix que les extrêmes pour répondre aux tensions sociales et religieuses, à la violence, aux migrations, au chômage, qui pensent que nous sommes impuissants face au changement climatique, à la baisse du pouvoir d’achat, à l’endettement, au système financier, à tous ceux qui ont parfois envie de baisser les bras, qui ont le moral dans les chaussettes... Nous avons fait un film pour vous. Pour montrer que partout des solutions existent et que c’est la société, dans son ensemble qu’il faut réinventer... Nous avons le pouvoir de tout changer, si nous le décidons.  »
Visite rapide de quelques-unes de ces actions :
Detroit. Ses rues désertes, ses pavillons alignés devenus miteux quand ils ne sont pas brûlés ou à moitié détruits. Ses entrepôts éventrés. Ses usines fermées. Depuis 1950, la capitale mondiale de l’automobile, a perdu, avec les crises successives, plus de la moitié de ses habitants. Industries et entreprises ont fermé boutique. Les classes moyennes blanches ont quitté la ville. Ne sont restés que les plus pauvres, afro-américains pour la plupart. Avec la désertion des supermarchés et un faible pouvoir d’achat, il est devenu presque impossible pour la population de trouver des produits frais. Pour solutionner ce problème, un programme de développement de l’agriculture urbaine a été mis sur pied. Les enfants des écoles sont sensibilisés à l’agriculture, des jeunes sont formés au métier de maraîcher, jardins publics et terrains disponibles sont transformés en terres agricoles. 1600 fermes urbaines produisent 10 % des fruits et légumes consommés sur place. Le gain n’est pas seulement local, il permet d’éviter le transport des produits sur de longues distances (le parcours moyen des marchandises aux États-Unis est de 2800 km avec son cortège de pollution et de consommation de pétrole). L’association qui gère ces fermes urbaines compte d’ici dix ans répondre à plus de 50 % de la demande en investissant les terres disponibles autour de la ville.
Retour en France, en Normandie, chez Charles et Perrine qui cultivent des produits biologiques sur une petite surface de terre agricole, selon un procédé appelé permaculture, qui permet de cultiver en permanence une grande diversité de semis, à la façon dont se comporte le sol à l’état naturel, sans adjonction d’engrais chimiques, sans avoir à retourner la terre et sans mécanisation. Sur une surface de l’ordre de 1000 m², ils parviennent ainsi produire dix fois plus qu’en agriculture traditionnelle et dégagent un revenu suffisant pour les faire vivre. Cette expérience prometteuse, qui s’appuie sur des savoir-faire ancestraux, commence à essaimer partout dans le monde.
Copenhague. Fin des années 80. Un petit groupe de citoyens sensibilisent la population à la nécessité de produire de l’électricité renouvelable. Une première ferme éolienne coopérative voit le jour avec 20 éoliennes dont 10 appartiennent à des particuliers. La municipalité leur a emboîté le pas et a investi un milliard d’euros : 100 éoliennes ont été installées, permettant de se passer totalement de pétrole et de charbon.
Après avoir traversé les mers, visité dix pays et rencontré une cinquantaine de personnes porteuses d’expériences innovantes et respectueuses de la planète, on sort du film éberlué et joyeux. Et en même temps tout à fait conscient qu’il est plus qu’urgent que tous, nous remontions nos manches pour faire en sorte que demain, ça soit vachement mieux... Demain est sorti cette semaine dans 167 salles. Ne le ratez sous aucun prétexte. Avant qu’il ne soit trop tard !

Christian LEJOSNE

Voir également la Chronique Drôle de coîncidences

(1) Direct matin du 10 décembre 2015
(2) Tout savoir sur Demain : www.demain-lefilm.com

. le film

(3) Un livre vient compléter le film : Demain, Cyril Dion, Actes Sud, novembre 2015


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