Ce soir de juin 2012, l’année d’activité militante rentre en sommeil. Pendant deux mois, je vais vivre la période des vacances avec ses centres d’intérêt, son rythme et ses activités différentes. Dans le train qui me reconduit à Arras, j’éprouve ce sentiment de vague à l’âme des périodes de transition, renforcé cette année par le gris du temps d’un été qui ne veut pas venir.
L’esprit flottant, les événements de ma dernière quinzaine intense en activités défilent dans ma tête. Des visages et des souvenirs de bouts de chemin parcourus avec ceux que je viens de quitter apparaissent, des émotions s’y associent. Un grand nombre de personnes rencontrées ces derniers jours s’inscrivent dans le processus commencé fin 2002. A un moment ou un autre, elles ont participé à des formations que j’ai assurées et nous avons mis en œuvre des réalisations communes.
Un visage renvoyant à un autre visage, une image appelant une autre image, c’est bientôt la richesse humaine des dix dernières années de ma vie militante qui défilent. Je m’y arrête, cherche à percevoir l’alchimie de la construction de la culture dans le grand mouvement de la vie ; je cherche à sentir le processus d’humanisation dans lequel je suis inscrit, à faire un bilan.

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